Basé à Saint-Pie, en Montérégie, depuis mai 2021, le plus gros joueur de sa catégorie au Canada (et pas mal le seul) compte également parmi ses 10 000 clients la Défense nationale, la GRC, les Elks d’Edmonton (anciennement les Eskimos), de nombreux postes de police, casernes de pompiers et universités partout à travers le pays ainsi que beaucoup d’entités corporatives et de particuliers, certains plutôt connus comme Étienne Boulay, Guillaume Latendresse, Brad Marchand, Trevor Timmins, Jay du Temple et Mario Tessier, pour ne nommer que ceux-là. « Je pense que ça démontre le besoin qu’il y avait pour de l’équipement de bonne qualité fabriqué chez nous », soulignent les deux fondateurs et propriétaires de Gorila Fitness, qui disent être également en pourparlers avec Tennis Canada.
Fait encore plus impressionnant: tous ces contrats — faits sur mesure — sont l’unique fruit du bouche-à-oreille. Pas mal pour une petite business qui a démarré dans le cabanon derrière la maison familiale, il y a 10 ans...
De tout tout tout
« En fait, tout ça a commencé quand on a découvert le crossfit. On voulait s’entraîner plus à la maison, mais faire venir une structure en acier coûtait extrêmement cher. Donc on a décidé de s’en fabriquer une », racontent les deux frères à la tête de l’entreprise, Martin et Vincent Roy, âgés de 31 et 32 ans.
En voyant le résultat, un de leurs amis leur a passé une commande, puis le gym où ils s’entraînaient a aussi tenu à en acquérir une. De fil en aiguille, leur carnet de commandes s’est peu à peu garni — tout comme leur catalogue, qui offre pratiquement de tout, à l’exception des machines électriques —, jusqu’à ce qu’ils soient obligés, en 2016, de déménager dans un entrepôt et d’engager un employé, puis deux, puis trois et ainsi de suite.
Aujourd’hui, ils sont 10 à concevoir, fabriquer et livrer « à peu près tout ce qui est associé à l’entraînement de performance, des racks aux poids libres en passant par les barres et les plaques, les cages, les cordes de conditionnement ou à sauter, les matelas, les bandes élastiques, les vestes lestées et même les vêtements — une demande de nos clients parce qu’ils trouvaient notre logo trop cool », énumère le cadet, qui agit à titre de chef marketing au sein de l’entreprise.
Vincent, lui, porte le chapeau de directeur des opérations. « On se complète super bien », font-ils remarquer d’une même voix.
Le meilleur produit
Le duo assure avoir le vent dans les voiles depuis six ans, mais que la pandémie de COVID-19, contrairement à beaucoup d’autres entreprises, lui a été plus que favorable étant donné la fermeture des gyms. « Le téléphone n’arrêtait pas de sonner ! Tout le monde voulait s’équiper pour s’entraîner à la maison. Ça a été difficile par bout de fournir à la demande, mais on s’en est quand même bien tiré. Et puis, ça nous a permis de déménager dans nos nouveaux locaux. »
Auparavant installé dans un entrepôt de 5000 pieds carrés à Chambly, Gorila Fitness, dont le chiffre d’affaires frôle maintenant les 5 millions $, occupe aujourd’hui les 25 000 pieds carrés des anciens bureaux administratifs du Groupe Lacasse, dans le secteur industriel de Saint-Pie. C’est là que tout se fait de A à Z. Ou presque. « 80 % de notre catalogue est 100 % “made in Québec”, indiquent les coprésidents. Il nous reste encore des opérations qui sont malheureusement faites en Chine pour des questions de coût et de logistique, mais dans un avenir rapproché, on aimerait vraiment tout rapatrier ici. »
Car l’important, pour Gorila Fitness, ce sont d’abord et avant tout les valeurs véhiculées par l’entreprise. « Notre but n’est aucunement de nous mettre riche avec ça. On veut juste faire la bonne chose, le meilleur produit. Et le meilleur produit, selon nous, est fonctionnel, durable, fabriqué localement et a peu d’impact sur l’écologie. D’ailleurs, on compte en faire plus en 2022 pour agir sur ce quatrième critère », laisse savoir Martin, mentionnant au passage vouloir également s’attaquer au marché américain.